Selon Georges Polya « tel était le nom d’une science assez mal définie que l’on rattachait tantôt à la logique tantôt à la psychologie […] Elle avait pour objet l’étude des règles et méthodes de la découverte et de l’invention1 ».
Occultée en sciences humaines par le développement monologique de l’herméneutique, l’heuristique est restée cantonnée aux sciences de la nature.
Nous avons tenté de la réintroduire dans l’horizon épistémique des sciences de l’homme par le biais de ce qui lui semble a priori le plus étranger : la critique littéraire.
L’heuristique s’identifie d’abord à l’ars inveniendi, avec les stoïciens puis avec Lulle et Ramus, et à l’ars combinatoria avec Leibniz.
Mais le néologisme d’heuristique n’apparaît pas avant Baumgarten, qui le forge en latin dans son Aesthetica (1750). Le fait que le concept d’heuristique soit né sur le versant esthétique de la philosophie et non sur son versant logique est à nos yeux déterminant dans la constitution, dans la forme de l’esthétique transcendantale de Kant, et dans sa conception même de la scientificité, où les heuristische Fiktionen occupent une place que le néo-kantien Hans Vaihinger mettra en lumière.
Il faudra finalement attendre le grand Bolzano pour que le terme soit introduit en mathématique (Wissenschaftslehre, 1837), même si l’on peut considérer, avec Georges Polya, que la notion est déjà sous-jacente chez Pappus.
A la faveur de la constitution de l’abduction Peircienne, l’heuristique se déploie comme logique de la découverte.
La constitution de “l’intelligence artificielle” va apporter à la notion d’heuristique une fortune sans précédent.
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